Le dernier rapport du GIEC a été publié le 24 février 2022. Il dresse un constat alarmant sur la situation climatique globale. 

Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) a été créé en 1988 afin de présenter l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs effets potentiels et les stratégies d’adaptation. Le premier rapport traite de la compréhension physique du système climatique et du changement climatique. Le second (sur 3) porte sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes au changement climatique.

Information 1 : Il existe un énorme enjeu autour de la communication

“Le développement résilient au climat est facilité par la coopération internationale et par les gouvernements en travaillant à tous les niveaux avec les communautés, la société civile, les organismes de formation, les institutions scientifiques et autres, les médias”. Rapport du GIEC, 2022

Les médias ont un rôle indispensable dans la transition écologique : tant que les chaînes d’infos en continu, les journaux télévisés, etc. ne feront pas un travail de communication correct sur les enjeux climatiques, les Français continueront d’être mal ou pas informés.

Or, ce deuxième volet du rapport du GIEC a subi une très mauvaise couverture médiatique, aucune télévision française n’en a fait mention le jour de sa sortie. 

L’enjeu de la communication se joue également autour de l’enseignement aux jeunes générations. Lors de la conférence de presse de la publication du nouveau rapport du GIEC, le 9 août 2021, Valérie-Masson Delmotte a dit : « Nous aimerions que l’ensemble du rapport contribue à améliorer la connaissance du climat dans le monde entier, qu’il soit utilisé dans l’enseignement à l’échelle mondiale pour les adolescents et les étudiants, afin qu’ils puissent acquérir les dernières et meilleures connaissances disponibles. ».

Information 2 : Les effets actuels du changement climatique sont de plus en plus évidents

« Depuis les premiers rapports du GIEC, les preuves se sont renforcées : notre monde se réchauffe et les changements climatiques dangereux ainsi que les événements extrêmes ont un impact croissant sur la nature et la vie des gens partout dans le monde », rappelle le GIEC dans l’un des documents expliquant son nouveau rapport. 

La température dans le monde a déjà augmenté de 1,09 °C depuis l’ère préindustrielle (depuis environ 1900). Les effets de ce changement climatique, induit par l’homme, sont bel et bien notoires, il ne s’agit pas uniquement d’impacts futurs mais bien de dommages irréversibles déjà observés. Parmi eux, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes extrêmes a déjà eu des effets néfastes généralisés. Les vagues de chaleur, sécheresses et inondations dépassent les seuils de tolérance de la faune et la flore, les poussent à se déplacer, ou les menacent d’extinction. Le changement climatique a entraîné des pertes et des dommages pour la nature et les personnes, au-delà de la variabilité naturelle du climat. 

Les hommes ne sont pas épargnés par ces effets. Le rapport énonce que le changement climatique a déjà porté atteinte à la santé physique et mentale des êtres humains (confiance très élevée). Des millions de personnes sont exposées à une insécurité alimentaire et hydrique aiguë. 

Information 3 : Les adaptations mises en place pour lutter contre le changement climatique se développent

« La prise de conscience et l’évaluation des risques climatiques actuels et futurs ont augmenté dans le monde entier (…). Au moins 170 pays et de nombreuses villes ont désormais intégré l’adaptation dans leurs politiques climatiques et leurs processus de planification ». Rapport du GIEC, 2022

Le deuxième volet du rapport du GIEC note que des progrès en termes d’adaptations, planifiées ou mises en œuvre, ont été observés dans toutes les régions et tous les secteurs générant des avantages multiples. De nombreuses initiatives donnent la priorité à la réduction des risques climatiques immédiats et à court terme, ce qui réduit les possibilités d’adaptation transformationnelle.

Information 4 : De très fortes inégalités climatiques existent

Alors que le premier volet du rapport portait sur la compréhension physique du changement climatique, ce volet est centré sur les répercussions sur les hommes et intègre ainsi la question de la justice sociale. 

La vulnérabilité des écosystèmes et des populations au changement climatique varie considérablement d’une région à l’autre et au sein d’une même région sous l’effet de schémas de développement socio-économique croisés, l’utilisation non durable des océans et des terres, l’inégalité, la marginalisation, les schémas historiques et permanents d’inégalité tels que le colonialisme, et la gouvernance.

Les causes profondes de la vulnérabilité sont en partie liées aux contextes politiques, économiques et sociaux, à la fois présents mais aussi hérités. L’équité suppose de tenir compte à la fois des inégalités actuelles et des héritages, notamment de la période coloniale pour comprendre les inégales capacités d’adaptation de certains Etats et plus précisément encore de certains peuples ou territoires à l’intérieur de ces Etats.

Il est établi que plus les individus ou les groupes sociaux souffrent d’exclusion, de discrimination, de privation d’accès aux ressources économiques, sociales et culturelles, moins elles ont de capacités à s’adapter. L’équité et la justice climatique supposent donc non seulement de répartir les coûts et les bénéfices, mais de compenser d’une façon ou d’une autre ces inégalités de départ.

L’Afrique incarne parfaitement ces inégalités climatiques. Il s’agit d’une des zones qui contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre, elle subit de plein fouet les conséquences de la crise climatique. La croissance de la productivité agricole a par exemple été réduite de 34 % depuis 1961 en raison du changement climatique, plus que dans toute autre région. À ce titre, la réduction de la croissance économique a augmenté les inégalités entre le continent et les pays de l’hémisphère nord.

Information 5 : Il y a urgence à agir

Ce n’est pas un scoop. Et le deuxième volet du sixième rapport du GIEC vient souligner cela. Les impacts, risques et niveaux de vulnérabilité montrent qu’il est plus urgent que jamais d’agir en faveur d’un développement résilient au climat. 

Cela n’est faisable que si tous les pans de la société coopèrent. “Le développement résilient au climat est possible lorsque les gouvernements, la société civile et le secteur privé font des choix de développement inclusifs”, souligne le rapport du GIEC, 2022. Le secteur privé a plus que jamais son rôle à prendre. Toutes les entreprises ont leur pierre à apporter à l’édifice, même les plus petites. En s’engageant en faveur de la reforestation, de la protection de la biodiversité ou du “zéro déchet”, chaque entreprise peut contribuer à un développement plus résilient au climat.

Photo de Nikolay Maslov sur Unsplash

Graphique (couverture du rapport du GIEC) de Environmental Grafiti © 2022 Tous droits réservés.