Le pourcentage de baisse de la mortalité par maladies infectieuses sur le total des décès entre 1990 et 2017 (source: healthdata). Toujours responsables de plusieurs millions de morts par an dans le monde, ces infections sont pour la plupart guérissables facilement. D’où vient cette diminution encourageante ? Comment pouvons-nous faire encore mieux ?

Virus, bactéries et autres micro-organismes

Les maladies infectieuses sont les maladies causées par un micro-organisme. Parmi elles, on retrouve un certain nombre de maladies bien connues : le VIH, le choléra, le paludisme, la tuberculose ou encore le tout récent Covid-19. Grands fléaus de l’humanité, les grandes épidémies de l’histoire sont souvent dues à des maladies infectieuses comme la peste  noire au 14ème siècle, la grippe espagnole en 1918 ou la pandémie de Covid-19. Bien sûr, on parle aussi parfois d’épidémie de maladies non-infectieuses comme les épidémies d’obésité ou de dépression.

Le saviez-vous?

Selon Wikipédia, une épidémie est “l’augmentation rapide d'une maladie en un lieu donné sur un moment donné” tandis qu’une pandémie est une épidémie qui s’est étendue à “une part importante de la planète”.

Les maladies infectieuses ont provoqué en 2017 environ 15% des décès dans le monde, loin derrière les 73% de décès dus aux maladies non-infectieuses comme les cancers dont l’augmentation est vraisemblablement due au vieillissement de la population mondiale (source: ONU) et à l’exposition de plus en plus forte à des substances cancérigènes (source: cancer.gov).

L’évolution de l’incidence des maladies infectieuses

L’histogramme ci-dessous présente l’évolution du pourcentage de décès dus aux maladies infectieuses sur le total des décès entre 1990 et 2017. Les maladies infectieuses ont ici été regroupées en 5 catégories et l’on remarque que pour 4 de ces 5 catégories, le pourcentage de décès dus aux maladies infectieuses a baissé de manière très significative. Font exception les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) dont la responsabilité dans l’ensemble des décès dans le monde est passée de 1,3% à 2%.

NooS · Évolution des décès liés aux maladies infectieuses dans le monde

Cependant, en se penchant sur l’évolution plus fine du pourcentage de décès liés aux MST, on constate que les décès liés aux MST sont passés par un pic en 2006 et qu’ils ne font que diminuer (en pourcentage) depuis lors. Pour les infections respiratoires par exemple, une de ses plus tristement connues représentantes qu’est la tuberculose, a connu une diminution lente mais présente lors des 30 dernières années. Dans les autres maladies infectieuses sont comptées la méningite, l’hépatite, la rougeole ou encore le tétanos qui ont toutes connu des baisses importantes sur la période 1990-2017.

NooS · Évolution des décès liés aux MST

D’où vient concrètement cette baisse de l’incidence des maladies infectieuses ?

Le recul des grandes maladies infectieuses s’explique par une mobilisation d’acteurs majeurs de la santé financés par les États et par les individus, avec au premier plan l’Organisation Mondiale de la Santé. Pour ce qui est des infections respiratoires, la tuberculose est l’objet d’un sous-objectif de l’Objectif de Développement Durable n°3 sur la Santé avec l’ambition d’éradiquer cette infection d’ici à 2030. Pour cela, l’OMS recommende de mobiliser 13 millards de dollars par an pour l’accès au diagnostic, au traitement et aux soins et 22 milliards de dollars par an pour la recherche sur cette maladie. Rappelons que la tuberculose est une infection que l’on sait traiter et guérir (source: OMS) .

Pour le cholera également (infection diarrhéique), l’OMS a défini un plan d’action pour 2030 afin de vacciner et sensibiliser à l’hygiène. Encore une fois, cette infection n’est pas un mystère pour l’homme et nous en savons les causes et nous savons comment traiter cette infection grâce aux solutions de réhydratation orale (source: OMS) .

Les aides internationales ont également permis, à travers les ONG, de réduire l’impact des maladies tropicales négligées, un groupe de 13 infections touchant les populations les plus pauvres dans pas moins de 149 pays. Les moyens de lutte contre ces infections comprennent des campagnes de vermifugation de masse et des campagnes de traitement qui accompagnent celles pour lutter contre le VIH et la malaria, deux maladies attirant beaucoup plus d’attention et de fonds internationaux. Les campagnes de vermifugation ont également permis de faire baisser l’absentéisme scolaire de 25% (source: archive.org

Pour de nombreuses autres maladies infectieuses, les campagnes de vaccination les ont éradiquées ou presque dans les pays les plus riches. Par exemple, la rougeole a tué “seulement” 26 personnes en France entre 2008 et 2019 (source : santepublique.fr) mais a tué plus de 7000 personnes en République Démocratique du Congo seulement sur les deux dernières années.

Cette comparaison sur les chiffres de la rougeole comme il en existe pour de nombreuses maladies infectieuses, montre les grandes inégalités face aux maladies. Non pas une inégalité biologique mais une inégalité de ressources pour lutter contre la maladie. L’épidémie de Covid-19 nous rappelle que nous sommes tous égaux biologiquement face à la maladie. Néanmoins, la réalité des inégalités de richesse et donc d’accès aux soins de santé fait que la maladie touche toujours plus durement les plus pauvres. Pour aider à diminuer l’impact de ces maladies quasi-inexistantes dans les pays dits développés mais tuant par centaines de milliers dans les pays les plus pauvres, chacun peut soutenir des campagnes de vaccination, de sensibilisation ou encore la mise en place d’infrastructures de santé via des ONG ou des entreprises sociales oeuvrant dans ce sens.

C’est dans ce sens que NooS s’est donnée pour mission d’engager les entreprises et les particuliers dans un nouveau paradigme de développement durable. Les projets que vous pouvez soutenir à travers notre plateforme contribuent à résoudre des problématiques majeures en termes de santé, d’éducation et d’environnement.

Crédits Photographies – Cover: Marcelo Leal via Unsplash