Le 20 mars 2023, le GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat) a publié son rapport ultime de synthèse qui résume l’ensemble des connaissances actuelles sur le climat, ses impacts sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Un travail de recherche scientifique vital, trop souvent éclipsé et/ou ignoré, qui expose que l’urgence climatique est là, tout comme les solutions pour la limiter.

Voici les principales leçons d’un rapport qui dessine le chemin que nous empruntons actuellement et ceux qui s’offrent à nous dans les années à venir.

Commençons par un état des lieux. Accrochez-vous !

☝️Les activités humaines ont sans équivoque provoqué le réchauffement de la planète

Les gaz à effet de serre émis par les activités humaines ont perturbé et continuent de perturber le système climatique. Par rapport à 1850-1900, la température à la surface de la Terre a augmenté de 1,1ºC. Les océans se réchauffent et leur capacité à produire de l’oxygène se réduit. Les calottes de glace fondent. Les incendies se multiplient. Et bien plus encore. 

🦜 La biodiversité se rapproche de points de non-retour

La hausse des températures menace la survie de milliers d’espèces animales et végétales sur terre et dans les océans, et par conséquent notre propre survie. 

⚖️ Le changement climatique est profondément injuste

Les régions en développement, insuffisamment équipées et qui ont souvent le moins contribué au réchauffement de la planète, sont celles qui souffrent le plus des conséquences du changement climatique – et des défis sociaux, économiques et sécuritaires qu’il implique. Entre 1990 et 2015, les 1% les plus riches de la population mondiale ont été responsables de 15% des émissions de carbone, soit près de deux fois plus que les 50% les plus pauvres de la planète qui n’ont été responsables que de 7%.

🌡️ +1,5ºC en 2030

Si la situation actuelle ne change pas, nous atteignerons +1,5ºC de réchauffement climatique au début des années 2030. Ensuite, si les politiques actuelles n’évoluent pas, le réchauffement climatique pourrait atteindre les 3,2ºC en 2100. Si les émissions de gaz à effet de serre se réduisent, il serait possible de limiter le réchauffement sous +2ºC voire + 1,5ºC. Chaque dixième de degré en plus intensifie les risques de catastrophes environnementales. 

🩺 Le changement climatique menace notre santé

Hausse des températures, prolifération des maladies, insécurité alimentaire, pénuries d’eau, déplacements forcés… Le changement climatique menace la santé physique et mentale de l’humanité – et celle des plus vulnérables en premier. 

👎 Les investissements et les promesses pour le climat restent insuffisants

L’investissement financier et politique des gouvernements du monde reste insuffisant pour limiter et s’adapter aux conséquences du changement climatique. 

«Nous nous trouvons à la croisée des chemins. En prenant les bonnes décisions aujourd'hui, nous pouvons garantir un avenir vivable. Nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement»

Mais, le GIEC n’alerte pas sans solutions. Après un état des lieux plutôt glaçant, quels outils et solutions avons-nous à portée de main ? 

📌 L’évidence

Réduire maintenant, fortement et durablement les émissions de gaz à effet de serre permettrait de ralentir considérablement le réchauffement climatique. 

🌬️Abandonner les énergies fossiles et développer massivement les énergies renouvelables

À court terme, c’est le levier le plus important pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau global. 

📉 Adopter des modes de vie + sobres

Il s’agit de réduire notre consommation de ressources planétaires (énergie, eaux, matériaux etc). Une forte réduction de la demande dans tous les secteurs pourrait permettre une baisse de l’ordre de 40 à 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2050. Cela passe par des changements de comportement individuels comme adopter un régime végétarien, utiliser des modes de transport doux ou la rénovation thermique des bâtiments qui doivent être facilités par les collectivités publiques et privées.

💰+ d’argent au bon endroit

Les investissements pour le climat doivent se multiplier par 3, voire 6, entre 2020 et 2030 partout dans le monde. Les ressources financières doivent particulièrement atteindre les pays en développement pour les accompagner dans leur adaptation et atténuation des conséquences du changement climatique d’autant plus urgentes. 

🛡️Protéger et restaurer les écosystèmes

Tant par l’intervention de l’Homme, par exemple en réintroduisant des espèces ou en diversifiant les cultures, que par sa non-intervention, c’est-à-dire en arrêtant la surexploitation et laissant faire la Nature. 

Et bien d’autres encore…

Les solutions sont là. Elles ne sont pas inconnues ou inatteignables. Seule manque la volonté inébranlable des individus, des sociétés, des entreprises et, surtout, des gouvernements pour garantir un avenir vivable.