Le montant investi (en dollars) en 2020 dans les entreprises technologiques européennes avec une mission d’impact (source : Atomico 2020). Ce type d’investissement a atteint des chiffres record. La crise du coronavirus génère un élan en faveur de l’action sociale et environnementale dans le monde entier et nous devons saisir cette opportunité. L’innovation, la créativité et le travail collectif sont nécessaires pour déployer le potentiel qu’a la technologie de changer le monde en un lieu plus durable et plus juste. Aujourd’hui, la technologie est un allié pour générer le bien commun. Dans cet article, nous partageons quelques projets innovants qui sont déjà en train de changer le monde en mieux.

La technologie et l’environnement

Modernisation des marchés forestiers du carbone

Selon les chiffres de Global Forest Watch, la déforestation s’élève à 10 millions d’hectares par an, ce qui est équivalent à 27 terrains de football par minute. En plus de la lourde perte de forêts primaires, la mesure des résultats des projets de reforestation n’est pas satisfaisante car les données disponibles sont limitées. Pachama est une start-up argentine consciente de ce problème. Ainsi, avec une technologie de pointe, Pachama cherche à optimiser la mesure des résultats des projets de reforestation. En utilisant des images satellites et de l’apprentissage machine, Pachama peut mesurer la quantité de carbone capturé par les forêts plus rapidement qu’avec des méthodes traditionnelles. Grâce à la technologie LiDAR (détection et estimation de la distance par la lumière), les utilisateurs peuvent obtenir une représentation tridimensionnelle de la forêt et la plateforme en ligne leur permet de vérifier la quantité de carbone absorbé. Les communautés indigènes, les agriculteurs et les gardes forestiers peuvent également bénéficier de la technologie de Pachama : d’une part, le processus de vérification pour obtenir des certificats de compensation carbone est plus rapide et moins coûteux, et d’autre part, le marché du carbone en ligne qu’offre Pachama leur permet de trouver des acheteurs sans avoir recours à un intermédiaire. Vous pouvez en apprendre plus sur la reforestation ici.

NooS - reforestation

Évaluation des risques dans le but de protéger les agents pollinisateurs

La perte de biodiversité est l’un des problèmes les plus pressants de notre temps. Sur 8 millions d’espèces d’animaux estimées, 1 million se trouvent déjà en risque d’extinction (source : ONU). La perte globale de biodiversité met en risque l’environnement, la sécurité alimentaire et le bien-être général des animaux dont les êtres humains. La start-up allemande apic.ai utilise des technologies innovantes pour compenser le manque de données qui empêche actuellement que les projets de conservation soient efficaces. Les abeilles mellifères sont des bio-indicateurs permettant d’évaluer la santé de la faune et de la flore autour d’une ruche. L’équipe de apic.ai utilise un système de surveillance visuelle et de réseaux de neurones artificiels (c’est-à-dire de l’apprentissage machine) pour observer les mouvements de ces pollinisateurs ainsi que les entrées de pollen dans la ruche. Les conséquences négatives de certaines pratiques agricoles ou de développement urbain peuvent alors être évaluées de manière efficace en utilisant les données collectées.

Des bateaux qui nettoient les eaux

Autour de 8 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque année, ce qui détruit la faune marine et contribue au réchauffement climatique (source : ONU). La start-up hollandaise The Ocean Cleanup a créé deux dispositifs permettant de nettoyer les océans et les fleuves. Le système de nettoyage des océans utilise des algorithmes pour identifier les lieux optimaux de déploiement du dispositif après quoi le système fonctionne de manière autonome. La télémétrie en temps réel aide à évaluer le trajet et les performances obtenues. Le système pour les fleuves est un dispositif flottant alimenté en énergie solaire, appelé The Interceptor. Il peut extraire jusqu’à 50 tonnes de déchets par jour dans un fleuve. Une fois que la capacité de 50 mètres cubes de la benne est atteinte, le système le notifie automatiquement aux opérateurs locaux. Vous pouvez lire notre article sur la pollution plastique des océans pour en savoir plus.

Technologie et santé

De la cryptographie pour des applications de suivi de propagation du coronavirus


Dans la lutte contre le coronavirus, la technologie a souvent été utilisée pour casser les chaînes de contagion grâce à l’un des objets les plus communs de notre société actuelle, le téléphone portable. La Corona-Warn-App a été utilisée en Allemagne pour stopper la propagation du virus. En Allemagne, autour de 65 millions de personnes disposent d’un smartphone (source : Newzoo), ce qui signifie que plus de 77% de la population sont des utilisateurs potentiels de l’application. Cette application fonctionne de manière décentralisée ce qui permet une meilleure protection des données personnelles. Les smartphones dotés de l’application échangent des codes encryptés à travers le Bluetooth et les stockent en local. Si un utilisateur est infecté, il peut partager de manière anonyme ses codes avec d’autres utilisateurs qui seront notifiés s’ils ont été en contact, pendant combien de temps et à quelle distance. L’application ne permet pas d’obtenir les noms ni les localisations géographiques. Jusqu’à décembre, l’application a été téléchargée 24 millions de fois et 55% des personnes qui ont été infectées l’ont partagé (source : Robert Koch Institut).

La technologie pour l’éducation

Démocratiser l’éducation

La technologie éducative était déjà en forte hausse avant la pandémie. En 2019, dans le monde, les investissements sur la technologie éducative ont atteint 18,6 milliards de dollars et des études estiment que ce marché générera 350 milliards de dollars par an d’ici à 2025 (source : UNICEF). Avec la crise du coronavirus, les sites d’apprentissage en ligne et les logiciels d’appels vidéo ont connu une très grande augmentation de leur fréquentation. La flexibilité, l’efficacité et l’accessibilité sont des atouts de l’apprentissage en ligne. Des plateformes comme OpenClassrooms ou Coursera ont démocratisé l’éducation en permettant à toute personne disposant d’une connexion internet d’apprendre et de se former et même parfois de manière complètement gratuite.

Avec la pandémie et les confinements qui ont suivi, 83% des pays du monde ont eu recours à des plateformes en ligne pour continuer à dispenser des cours aux élèves. Cependant, 3 étudiants sur 4 dans le monde ne peuvent pas bénéficier des dispositifs d’apprentissage à distance à cause de leur lieu de vie en milieu rural (source : UNICEF). Des start-up comme Kamaleon cherchent à promouvoir l’alphabétisation digitale et l’inclusion des zones rurales isolées. Kamaleon, basée au Mozambique, a créé une plateforme appelée Community Tablet. Ce modèle d’éducation communautaire est rendu possible grâce à un écran tactile géant intégré sur un camion et alimenté par de l’énergie solaire. Le camion se déplace de village en village. Jusqu’à maintenant, le projet est passé par 40 écoles rurales et a bénéficié à 11 000 étudiants.

Dans le Sud-Est asiatique, une autre start-up s’attaque au problème du manque de connexion à internet en permettant d’abord que les foyers aient accès à l’électricité. SolarHome est une entreprise pionnière en systèmes solaires payables à l’usage et indépendants du réseau électrique. Ce dispositif a déjà bénéficié à plus de 35 000 foyers au Myanmar. Les utilisateurs ont accès à une énergie bon marché qu’ils “louent” avec une option d’achat. Les foyers réduisent ainsi leur empreinte carbone car l’utilisation de ce système permet d’empêcher l’émission de 140 kg de CO2 par an. Dans le monde, 840 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité (source : Banco Mundial). Ainsi, le développement de l’industrie solaire en dehors du réseau électrique semble une solution adéquate de développement.

On peut faire mieux

Pour accélérer le changement vers une société durable, juste et inclusive, nous devons unir nos efforts et créer des synergies. La technologie offre des outils qui nous permettent de travailler ensemble sur des causes communes, elle est un facilitateur du changement. C’est ainsi que chez NooS, nous offrons des solutions digitales pour amplifier l’impact positif de projets sociaux et environnementaux en réunissant différents acteurs sur une même plateforme. Nous croyons que l’innovation peut transformer le monde et pour y arriver, nous travaillons pour générer le plus d’impact positif à la plus grande échelle possible.