Le nombre d’hectares de forêts disparus depuis 1990 en raison des insectes, des incendies, des sécheresses et des phénomènes météorologiques extrêmes (Source : FAO 2020). Le monde est lancé dans une course contre la montre. Dans moins de 9 ans, l’humanité espère atteindre les ODD (Objectifs de développement durable de l’ONU). Cependant, le futur peut faire craindre le pire. Qu’adviendra-t-il des poumons verts de la planète ?

Jusqu’à présent, personne n’a été capable de déterminer avec précision le moment où ces catastrophes cesseront de se produire. L’une de ces catastrophes est la déforestation ; depuis plus de trois décennies, l’humanité est confrontée à la disparition progressive des forêts, les poumons verts de la planète. L’aspect le plus inquiétant de ce drame est que l’on ne voit pas de lumière au bout du tunnel. Selon le rapport de la FAO,  The State of the World’s Forests 2020, la planète a perdu environ 420 millions d’hectares de forêts depuis 1990, ce  qui nous conduit à une catastrophe écologique.

Les incendies, les parasites, les maladies, les espèces invasives, les sécheresses, les phénomènes météorologiques extrêmes et les activités humaines directes ou indirectes sont autant de facteurs qui impactent négativement les écosystèmes forestiers. Bien que le rapport souligne que le taux de déforestation a diminué (si on le compare au taux élevé enregistré au début de ce siècle), nous sommes encore loin du compte. Aujourd’hui, près de 100 millions d’hectares de forêts subissent les ravages de ce fléau planétaire.

Quant aux causes, il existe un large consensus sur la corrélation directe entre le changement climatique et la déforestation. Comme s’il s’agissait d’une machine de Goldberg, la crise progressive du réchauffement climatique entraîne une augmentation de la température moyenne des écosystèmes, ce qui assèche la végétation et augmente considérablement la probabilité d’incendies. Une réaction en chaîne qui conduit notre planète vers une fin tragique

Les feux de forêt se produisent naturellement à chaque saison sèche et menacent la survie des espèces et l’intégrité des écosystèmes. En plus de détruire des forêts entières, les incendies sont responsables de l’émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, alimentant ainsi le cercle vicieux : selon les données de Greenpeace, environ huit milliards de tonnes de CO2 sont libérées chaque année à cause des flammes. L’action humaine, associée à des sécheresses extrêmes, crée les conditions parfaites pour la calcination de nos trésors verts. Certaines statistiques indiquent que l’action humaine – intentionnelle ou non – est la cause principale de 96 % des incendies de forêt. Même des régions comme l’Arctique souffrent de plus en plus des ravages des incendies.

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L'agriculture, l'autre grand ennemi des forêts

Les incendies ne sont pas la seule menace pour notre population d’arbres : l’expansion agricole est déjà la principale cause de déforestation. Il en va de même pour l’élevage industriel du bétail, qui est devenu une menace directe sur la biodiversité des forêts, comme le suggèrent les données de l’Institut national de recherche spatiale du Brésil. La déforestation en Amazonie a augmenté de 50 % en 2019 et l’élevage de bétail a occupé 80 % des zones privées de leurs arbres.

L’abattage des arbres pour obtenir du bois ou du papier est un autre défi pressant. Avec 7,5 milliards de personnes qui consomment du papier pour toutes sortes d’activités quotidiennes – de l’hygiène personnelle au travail ou aux loisirs – l’extrême dépendance à ce matériau est une menace permanente pour nos forêts. Comme si cela ne suffisait pas, l’homme n’est pas la seule espèce à mettre en danger les réserves d’arbres de la planète. Certains insectes et les maladies dégradent aussi considérablement la végétation. Un simple coléoptère, le bostryche, est responsable de la destruction massive de certaines forêts des États-Unis et du Canada.

Tous ces problèmes montrent que malgré les efforts collectifs pour préserver nos forêts, nous sommes loin d’atteindre les (ODD) liés à la biodiversité. Cela signifie que, d’ici 2030, nous devrons faire face aux conséquences de 40 années de déforestation ininterrompue. 

Les forêts sont un élément essentiel à la vie sur Terre et leur destruction progressive menace incontestablement la santé de la planète. En plus d’absorber une partie des émissions de CO2 que nous rejetons dans l’atmosphère, elles abritent la majeure partie de la diversité de la Terre. Nous devons donc trouver des solutions efficaces pour empêcher la dégradation irréversible de ces habitats et nous devons le faire dès aujourd’hui.

Photography credit – Cover: Ethic Magazine et Justus Menke via Unsplash